Les coordonnées des sympathisants récupérées par l’équipe de Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle ont été transmises en toute illégalité à d’autres personnalités ou partis politiques de droite.
Lors de la campagne présidentielle de 2022, je me suis inscrit sur les sites web ou applications des candidats. A chaque fois j’ai utilisé une adresse email dédiée et bien identifiée. L’objectif : identifier si chaque adresse mail est partagée par les candidats. Et ça n’a pas loupé avec Valérie Pécresse.
J’ai reçu pendant la campagne uniquement deux ou trois emails sur l’adresse dédiée à Valérie Pécresse. L’expéditeur était Valérie Pécresse ou Othman Nasrou alors porte-parole de Valérie Pécresse. Le problème vient quelques mois plus tard, fin août et début septembre alors que je reçois un autre email de Othman Nasrou, en tant que vice-président LR de la région Ile-de-France, et un autre de la part de Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses et également président du groupe Ile-de-France Rassemblée.
Il y a des règles qui encadre la prospection par courrier électronique. La CNIL rappelle sur son site que doit par exemple figurer :
- l’identité et les coordonnées du responsable de traitement ;
- l’origine des données utilisées en cas de collecte indirecte (listes électorales, base de données commerciale de telle société, réseaux sociaux, achat de bases de données de contacts par exemple) ;
- la ou les finalité(s) du traitement (à quoi vont servir les informations) ainsi que la base légale sur laquelle repose le traitement réalisé ;
- la durée de conservation des informations ;
- les droits dont disposent les personnes concernées ainsi que la manière dont ils peuvent les exercer ;
- la possibilité offerte aux personnes d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (par exemple la CNIL).
Dans notre cas, bon nombre d’informations étaient manquantes et ce n’est que parce que j’avais utilisé une adresse électronique dédiée que j’ai pu remonter à la source de la fuite de données.
J’ai déposé une plainte à la CNIL pour qu’elle régularise ces pratiques.